Fraudes à la « mule » sur les réseaux sociaux : Attention aux publicités vous proposant de gagner de l’argent facilement !
Les fraudes à la « mule bancaire ou financière » ne faiblissent pas, au contraire, elles se renouvellent et sont désormais omniprésentes sur les réseaux sociaux.
Le premier contact s’établit avec des publicités frauduleuses vous promettant une rémunération à la clé variant de 500 à 1 000 euros en 24h à 48h seulement !
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Sommaire :
- Qu’est-ce qu’une fraude à la « mule bancaire ou financière » ?
- Comment les escrocs procèdent-t-ils pour recruter des « mules financières » ?
- Quels sont les bons réflexes à adopter ?
- Quels sont les risques encourus pour la « mule financière » ?
- Que faire si vous êtes victime d’une arnaque à la « mule » ?
Qu’est-ce qu’une fraude à la « mule bancaire ou financière » ?
Le terme « mule » qualifie, en règle générale, des personnes convoyant par tout moyen de transport de la drogue, du tabac ou tous produits illégaux ou de contrebandes contre rémunération.
La « mule bancaire ou financière » est une personne, recrutée souvent à son insu, qui accepte d’encaisser sur son propre compte bancaire ou sur un compte spécialement ouvert à cet effet des fonds confiés par un tiers, puis de lui reverser en conservant une petite partie en rémunération.
Il y a deux cas de figure :
- Soit c’est une arnaque et la mule va perdre de l’argent,
- Soit il s’agit de fonds acquis illégalement par des criminels qui cherchent à dissimuler l’origine frauduleuse de leurs fonds.
Une fois les fonds encaissés par la mule, plusieurs opérations peuvent être réalisées pour transférer les fonds aux criminels :
- Retrait des sommes en espèces et remise en mains propres ou transfert à l’étranger via des systèmes de paiement à l’international
- Transmission des codes d’accès en ligne du compte bancaire ou de la carte bancaire rattachée au compte ouvert par la « mule »
- Virement vers le ou les comptes bancaires désignés par les escrocs
- Achat et transfert de cryptomonnaies
Cas spécifique de l’arnaque à la « mule » par chèque
L’escroc vous propose de vous confier une certaine somme et en contrepartie pour vous rémunérer du service rendu, il vous demande de conserver une partie de la somme qui vous a été initialement versée.
Après plusieurs contacts par téléphone ou par messagerie, il vous adresse un chèque à encaisser sur votre compte bancaire. Vous devez ensuite lui retourner le restant de la somme qu’il vous a confiée en espèces, par virement, par coupons de paiement ou par tout autre moyen de paiement.
Une fois le chèque remis à l’encaissement auprès de votre banque, son montant est rapidement crédité sur votre compte. Vous allez alors transmettre à votre interlocuteur le montant convenu.
Cependant, la plupart des banques créditent le montant des chèques sur les comptes de leurs clients sans attendre de recevoir effectivement les fonds de la banque du payeur. Il s’agit donc d’une avance, qui sera reprise lorsque le chèque sera rejeté.
Ainsi, l’escroc profite des délais de traitement des chèques pour récupérer cette avance avant que vous ne soyez informé du rejet du chèque par votre banque pour cause de chèque volé, falsifié ou sans provision. La banque procède alors à la reprise de la somme sur votre compte :
- Si votre compte est suffisamment approvisionné, vous aurez perdu le montant remis à l’escroc ;
- Si votre solde est insuffisant, votre compte deviendra débiteur avec toutes les conséquences possibles : agios, rejets de prélèvement, fichage à la Banque de France (interdit bancaire)…
Comment les escrocs procèdent-t-ils pour recruter des « mules financières » ?
Ils ciblent des personnes vulnérables financièrement (étudiants, allocataires sociaux, personnes à la recherche d’emploi…) et psychologiquement (arnaque aux sentiments) ou à la recherche d’argent facile. Ils les appâtent avec des promesses de gains rapides et faciles à obtenir.
Sur les réseaux sociaux, par messagerie instantanée, par la publication de publicités ou d’offres d’emploi, par la création de faux profils, les fraudeurs se font passer pour :
- des jeunes qui vivent une réussite fulgurante ;
- des chefs d’entreprise proposant des emplois à temps partiel ;
- des entrepreneurs qui cherchent à réduire leurs taxes et impôts ou encore à optimiser leur chiffre d’affaire ;
- des amis ou un proche en difficulté demandant un service.
Vous pouvez également être recruté par un réseau de proches connaissances vous demandant de vous impliquer dans des activités illégales.
Exemples de publicités :
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Quels sont les bons réflexes à adopter ?
- Ne jamais encaisser des fonds qui ne vous sont pas destinés
- Se rappeler que l’argent facile n’existe pas
- Se méfier des offres publicitaires trop alléchantes !
- S’interroger sur le caractère licite de l’opération proposée
- Ne pas donner suite à des demandes inhabituelles, comme l'ouverture de nouveaux comptes bancaires ou le transfert d'argent pour le bénéfice de quelqu'un d’autre.
- Attention aux sommes d’argent que vous n’attendez pas ou d’un montant supérieur à celui attendu, et à tout changement de mode d’encaissement
Quels sont les risques encourus pour la « mule financière » ?
Les « mules financières » ne sont pas toujours des victimes. Elles sont parfois complices.
S’il est établi que vous connaissiez l’origine frauduleuse des fonds ou vous saviez que l’opération n’était pas légale, vous pouvez être poursuivi pour complicité de blanchiment d'argent ou d’acte frauduleux. Vous risquez alors de devoir faire face à des enquêtes judiciaires, des poursuites pénales, et dans les cas les plus graves, à des peines de prison.
En France, la peine pour une « mule financière » impliquée dans le blanchiment d’argent peut aller jusqu’à 5 ans de prison et une amende de 375 000 euros.
Outre le risque pénal, la « mule financière » s’expose à des conséquences importantes :
- clôture du ou des comptes bancaires, refus d’octroi de crédits ou privation d’aides sociales. Si la personne est mineure, les parents peuvent être tenus responsables pénalement.
- harcèlement et menaces physiques par les criminels lorsqu’elle tente de se retirer de l’activité
- stress psychologique important quand elle prend conscience de la nature criminelle de ses actions et des conséquences pénales.
Mule financière, un moyen de blanchir de l’argent
Que faire si vous êtes victime d’une arnaque à la « mule » ?
- Déposez plainte dans les meilleurs délais auprès d’un service de police ou d’une unité de gendarmerie. Vous pouvez effectuer une pré-plainte en ligne et être guidé dans vos démarches sur le site https://www.masecurite.interieur.gouv.fr/fr/demarches-en-ligne/plainte-en-ligne ;
- Si l’IBAN fourni par l’escroc est français, c’est-à-dire commençant par FR, signalez-le aux autorités via le formulaire de vos demandes en ligne de la Banque de France ;
- Signalez systématiquement les comptes publiant ce type de publicités frauduleuses auprès du réseau social mais aussi sur la plateforme SignalConso.
Mis à jour le : 27/11/2024 16:22